Au cœur d’une vive polémique née après l’annonce de son remariage, le pasteur Marcello Tunasi a enfin pris la parole. Dans une déclaration longue, émotive et très attendue devant les fidèles de son église, il revient sans détour sur la douleur du deuil, les circonstances qui ont entouré sa nouvelle union avec Esther Aïcha, et adresse un message d’apaisement à ceux qui se sentent trahis ou blessés par sa décision.
Une période de souffrance silencieuse
Dès les premiers instants de son discours, le leader de l’Église La Compassion plonge son auditoire dans l’atmosphère étouffante qu’il dit avoir vécue depuis la disparition de son épouse.
« Après le décès brusque de Maman Blanche, j’ai traversé l’une des saisons les plus sombres de ma vie. J’étais au bord de la dépression, même de l’AVC, et même de la mort. »
Ces mots, puissants et sans artifice, traduisent une douleur profonde, vécue dans le secret.
Le pasteur évoque une détresse intérieure que beaucoup, selon lui, n’ont pas perçue.
« Beaucoup ne s’en sont pas rendus compte, car je faisais l’effort de rester fort pour vous encourager. »
Même le fait de tenir le micro, chaque semaine, était un exercice d’endurance émotionnelle :
« Il m’arrivait de sécher mes larmes avant de prêcher… et de pleurer dans mon bureau après. »
Un fardeau émotionnel et spirituel
Dans ce témoignage chargé, Marcello Tunasi ne parle pas seulement du vide laissé par Blanche.
Il énumère tout ce qui a pesé sur lui : solitude, responsabilités familiales, pression ministérielle, charge émotionnelle.
« La douleur de mes enfants, l’innocence de mon bébé, le poids du ministère, la gestion de ma maison et de moi-même, tout cela pesait terriblement sur mes épaules. »
Et face à ceux qui jugent la rapidité de son remariage, il répond avec une image saisissante :
« Vous voyez un an. Moi, j’ai vécu trois ans de douleur. »
Ce décalage entre le temps du public et le temps intérieur du deuil est au cœur de sa prise de parole.
Esther Aïcha : Une rencontre à travers la prière
C’est dans ce contexte de détresse, raconte-t-il, qu’intervient la proposition du pasteur Ezequiel Moulumba, ami d’enfance et fils du même père spirituel.
« Je lui ai répondu que je n’avais ni la force ni la tête à cela. J’avais même demandé à Dieu le don du célibat. »
Une requête restée sans réponse divine, affirme-t-il. C’est alors, selon ses mots, qu’il commence à percevoir des signes, par des songes, des prophètes, des visions intérieures.
« Il était dangereux pour moi de rester longtemps dans le veuvage. Un plan maléfique se tramait contre ma vie, mon ministère, ma famille et l’Église. »
Une vision spirituelle troublante
Parmi les expériences spirituelles qui l’ont marqué, Marcello évoque une vision symbolique :
« J’étais dans une chambre encerclée de très longs serpents aux couleurs magnifiques… Une femme de Dieu est venue ouvrir la fenêtre pour me faire sortir. »
Dans cette scène, il identifie la figure salvatrice à Esther.
Cette femme aurait représenté, selon lui, une réponse divine à une situation d’étouffement intérieur.
Le début d’une relation sincère
Après avoir accepté d’échanger avec elle, une relation se construit progressivement, dans la prière et le soutien mutuel.
« Je lui ai demandé de prier pour moi. Ensuite, nous avons commencé à échanger. Elle m’écoutait, priait avec moi, tout en remplissant ses responsabilités au travail et à l’église. »
Il souligne l’engagement spirituel d’Esther dans son église : photographe, caméraman, modératrice, prédicatrice, diaconesse, et pasteure consacrée.
Une implication qui, selon lui, témoigne de sa sincérité et de sa maturité.
Un amour mûri dans la prudence
Le pasteur assure n’avoir rien précipité. Avant de prendre une décision définitive, il dit avoir consulté toutes les figures importantes de son entourage.
« J’en ai parlé à son pasteur, à mes parents, à mes pères spirituels. Même mes enfants ont été associés. »
Une rencontre formelle est organisée à Bruxelles.
Selon lui, cette décision s’est alignée avec des indications spirituelles reçues par d’autres membres de son entourage.
Un mariage célébré dans la discrétion
Le mariage entre Marcello Tunasi et Esther Aïcha a été célébré le mercredi 23 juillet 2025 en Belgique, à l’écart des projecteurs.
« J’aurais aimé que cela ait lieu à Kinshasa, mais cela aurait été trop coûteux et compliqué à organiser. »
Ce choix logistique, ajoute-t-il, n’enlève rien à la légitimité ni à la sincérité de l’union.
Un mot aux détracteurs
L’homme d’église se montre lucide quant aux réactions négatives suscitées par son remariage.
« Je comprends que certains aient été surpris ou même blessés. Si cela vous a offensé, je vous présente mes excuses les plus sincères. »
Et à ceux qui verraient en Esther une remplaçante, il oppose une mise au point directe :
« Esther n’est pas venue pour effacer la mémoire de Maman Blanche, mais pour continuer l’œuvre avec humilité. »
Un appel à la paix et au pardon
Dans la dernière partie de sa déclaration, Marcello Tunasi invite ses fidèles à la prière, à la paix intérieure, et à l’unité.
« Priez pour elle. Portez-la dans vos cœurs comme vous m’avez toujours porté. »
Il annonce aussi que des clarifications viendront avec le temps :
« Certaines choses seront clarifiées progressivement… dans l’amour, le pardon, et la sagesse sans rancune. »
Il conclut avec une expression de gratitude à sa communauté :
« Vous avez prouvé au monde que vous êtes une Église mature. Une Église enracinée, une armée de Dieu. »
Avec cette sortie publique, Marcello Tunasi tente de reprendre le contrôle du récit, non par la défense mais par une mise à nu émotionnelle, empreinte de foi et d’humilité.
Loin de la simple justification, ses propos traduisent une volonté de paix, de compréhension et de continuité pastorale.
Son message s’adresse autant aux fidèles qu’aux sceptiques, un appel à regarder au-delà du calendrier, et à entendre la voix d’un homme brisé qui se relève.
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