Dans une déclaration qui a surpris autant ses partisans que ses détracteurs, le président Bola Ahmed Tinubu a affirmé que le Nigeria avait déjà atteint son objectif de recettes pour l’année entière, bien avant la fin de l’exercice budgétaire. Selon lui, le pays n’emprunte désormais plus un seul centime aux banques locales. Un tournant qui symbolise la volonté de son gouvernement de sortir de la dépendance chronique aux prêts internes et d’imposer une nouvelle rigueur budgétaire.
Le pari des recettes non pétrolières
Ce qui marque un changement profond, c’est la part croissante des recettes non pétrolières dans le budget national.
Tinubu insiste : la diversification de l’économie est en marche. Agriculture mécanisée, fiscalité renforcée et industries hors hydrocarbures alimentent cette nouvelle dynamique.
Le président en fait une arme politique et économique, montrant que l’ère où le Nigeria reposait uniquement sur son pétrole touche à sa fin.
Un message à Donald Trump
Au-delà de la fierté nationale, Tinubu a glissé une pique internationale.
Répondant aux inquiétudes liées aux politiques économiques protectionnistes de Donald Trump, il a assuré que le Nigeria n’avait rien à craindre.
« Si nos recettes non pétrolières se portent bien, peu importe ce que Trump décide », a-t-il lancé, assumant un ton ferme face au président américain influent sur la scène mondiale.
Une manière de dire que le Nigeria trace sa propre voie et ne se laisse pas dicter ses choix économiques.
Les défis derrière l’optimisme
Malgré cet affichage de confiance, le pays reste confronté à des défis persistants.
La dette publique continue de croître et le déficit budgétaire pèse lourdement sur les finances de l’État.
Si l’arrêt des emprunts locaux est une avancée symbolique, la question des ressources externes demeure cruciale.
Les Nigérians, frappés par l’inflation et la cherté de la vie, attendent que cette embellie annoncée se traduise concrètement dans leur quotidien.
Une offensive politique calculée
Cette sortie intervient alors que Tinubu consolide son autorité à deux ans d’échéances électorales décisives.
En se présentant comme l’homme qui a libéré le Nigeria du piège des emprunts locaux et qui ose défier les grandes puissances, il se bâtit l’image d’un leader de rupture.
Son discours n’est pas seulement économique : il est aussi un message politique fort, destiné à galvaniser sa base et à rassurer les investisseurs sur la stabilité de son pays.