Urgent / Mali : mandat de dépôt pour l'ancien premier ministre...

L’ancien Premier ministre malien, Moussa Mara, a été placé sous mandat de dépôt ce vendredi 1er août, après avoir été convoqué à 15h par le pôle judiciaire spécialisé dans la cybercriminalité. Il s’agissait de sa quatrième convocation en l’espace de deux semaines. Contrairement aux précédentes, cette nouvelle audition s’est conclue par une incarcération, marquant un tournant important dans cette affaire.

Une escalade judiciaire préoccupante

La veille encore, Moussa Mara avait été entendu durant sept heures et demie par les enquêteurs, avant de ressortir libre.

Moussa Mara / ancien premier ministre malien

Il s’était exprimé publiquement sur les réseaux sociaux pour promouvoir une initiative humanitaire de sa Fondation, comme pour reléguer l’affaire judiciaire au second plan.

Mais cette nouvelle convocation n’avait pas précisé les motifs, ce qui a entretenu le flou autour des intentions de la justice malienne.

Un message au cœur de la tourmente

À l’origine de cette série de convocations, un message publié par l’ancien Premier ministre début juillet, dans lequel il promettait de « se battre par tous les moyens » pour que le « soleil succède à la nuit ».

Une déclaration perçue par certains comme une critique implicite de la transition en cours, et qui a déclenché l’intérêt des autorités judiciaires.

Cette affaire avait déjà conduit Moussa Mara devant la Brigade d’investigations judiciaires, puis devant le tribunal de grande instance de Bamako, avant que le pôle anti-cybercriminalité ne s’en saisisse.

Son avocat, Me Mountaga Tall, assurait que son client avait toujours répondu aux questions sans varier dans ses déclarations et qu’il restait disponible pour la justice.

Une cible politique ?

Dans l’entourage de Moussa Mara, on dénonce des pressions politiques, affirmant que ces convocations successives visent à faire taire une voix critique mais respectueuse de l’ordre républicain.

L’ancien Premier ministre est en effet l’un des rares responsables maliens à prendre la parole publiquement pour commenter la transition, sans invective, mais avec un ton ferme et réfléchi.

Il s’est notamment exprimé ces dernières semaines sur la hausse inquiétante de la dette du Mali à cause de levées de fonds à des taux jugés insoutenables, en interrogeant l’impact de ces choix sur les finances nationales.

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