Le 1er août 2025, un convoi du groupe paramilitaire russe Africa Corps, remplaçant de Wagner au Mali, a été décimé près de Ténenkou par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM). Des images glaçantes circulent, marquant un tournant dans la guerre au centre du pays.
Une attaque savamment préparée
Ce convoi d’Africa Corps, chargé de ravitailler la base avancée de Dioura depuis Niono, a été pris pour cible dans une embuscade minutieusement organisée par les combattants jihadistes.
Ténenkou, bastion historique d’Amadou Koufa, est une zone où le JNIM connaît chaque recoin.
Entre zones marécageuses, mangroves et terrains inondés selon la saison, le relief complique tout mouvement militaire.
Les jihadistes, avertis par un dense réseau d’informateurs locaux, attendaient le convoi.
Des images qui font froid dans le dos
Les premières vidéos de l’attaque, diffusées sur des canaux WhatsApp jihadistes avant de circuler sur Twitter et Telegram, montrent des scènes insoutenables.
Des corps de mercenaires russes gisent au pied d’un camion militaire, certains visiblement blancs et identifiés comme "Wagner" par les assaillants.
Sur l’une des séquences, un combattant achevant un blessé d’une balle dans la tête choque par sa brutalité.
Trois corps ont été formellement identifiés dans ces vidéos, mais le bilan réel pourrait être bien plus lourd.
Les images montrent aussi un camion russe Ural-4320 totalement détruit, preuve de la violence des combats.
Le butin des jihadistes
Dans un communiqué diffusé via son média officiel, le JNIM revendique la capture d’un véhicule militaire.
À cela s'ajoutent 16 fusils d’assaut Kalachnikov, deux mitrailleuses PK, des munitions et divers équipements.
Les photos de ce butin, publiées en ligne, servent autant à galvaniser leurs combattants qu’à afficher leur supériorité sur le terrain.
La tempête des critiques contre Africa Corps
Cette défaite a immédiatement déclenché une vague de critiques dans les cercles pro-russes et parmi les anciens de Wagner.
L’analyste militaire Rybar parle d’"un rappel sévère" et souligne que le terrain africain est "aussi complexe, voire plus" que celui de la guerre en Ukraine.
Turist, blogueur pro-Wagner, évoque "un désastre" évitable et dénonce l’abandon de véhicules et de corps sur place.
Sand Cat, proche de Wagner, déplore l’absence d’hélicoptère de garde, expliquant qu’un MI-24 aurait pu "déchiqueter" les jihadistes.
Il accuse également Africa Corps de ne pas tenir compte de l’expérience de Wagner, ironisant sur "des militaires diplômés mais à l’expérience dépassée".
Une supériorité jihadiste sur le terrain
Un expert local, sous anonymat, estime que les pertes russes seraient bien plus importantes, jusqu’à 14 tués selon les bilans jihadistes non confirmés, et près de 40 morts au total.
Il décrit un rapport de force déséquilibré puisque les jihadistes exercent un contrôle politique et militaire sur la région.
Ils appliquent la charia, perçoivent la zakat et bénéficient d’un soutien tacite de certaines communautés.
Les forces maliennes et russes, elles, restent confinées dans des bases encerclées, incapables de tenir la campagne.
Les blindés et chars lourds d’Africa Corps se révèlent inefficaces face à des combattants en moto, mobiles et connaissant parfaitement le terrain.
Leur maîtrise des routes, points d’eau et tunnels improvisés leur offre un net avantage tactique.
Silence des autorités maliennes
Le jour même de l’attaque, l’armée malienne a évoqué dans un communiqué "une embuscade en cours" sans fournir de détails.
Depuis, aucune précision officielle n’a été donnée sur le bilan humain ou matériel.
Cette absence de communication laisse le champ libre aux jihadistes pour imposer leur version des faits dans l’opinion publique locale et internationale.
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