Bénin/Tofâ 2025: prédiction et polémique sur un 3e mandat pour Patrice Talon
- Towanou Johannes
- Jan 14
- 3 min read

Le débat sur un éventuel troisième mandat de Patrice Talon revient sur le devant de la scène au Bénin, porté par l’interprétation controversée du signe Fu Yèku du Tofa 2025 par David Koffi Aza, prêtre du Fâ et professeur de cette tradition ancestrale. Ces déclarations, perçues par certains comme une tentative de justifier une prolongation au pouvoir, ont suscité de vives réactions dans la classe politique et au sein de la société civile.
"Si nous faisons tout pour que le président parte en 2026..."
Lors de son intervention sur L’Entretien Grand Format de Bip Radio, David Koffi Aza a affirmé que le signe Fu Yèku met en garde contre les risques de troubles politiques et économiques.

Ce, en cas de départ de Patrice Talon à la fin de son mandat constitutionnel en 2026. Il a déclaré :
« Si nous faisons tout pour que le président parte en 2026, que ce soit les mouvanciers ou les opposants, nous allons tous le regretter. »
Selon lui, le signe met en avant la nécessité de préserver un leadership fort pour garantir la stabilité du pays.
Une interprétation controversée
Si pour David Koffi Aza, le Tofa prône la continuité pour éviter des crises, ces propos ont été interprétés par une partie de l’opinion publique comme une justification implicite d’une révision constitutionnelle pour permettre à Patrice Talon de rester au pouvoir.
« Le Fâ n’a pas trouvé de candidat », a-t-il toutefois rappelé, en précisant que le Tofa ne recommande pas explicitement un troisième mandat.
Candide Azannaï dénonce la politisation du Fâ
Face à cette polémique, Candide Azannaï, ancien ministre de Patrice Talon et figure de l’opposition, a vivement réagi en dénonçant une tentative de manipulation politique des pratiques spirituelles.

Dans une publication incisive, il a affirmé :
« Il y a urgence à dépolitiser le Fâ afin de le préserver de l’arnaque des brebis galeuses et de la délinquance de certains de ses prêtres escrocs et stupides. »
Pour Azannaï, l’utilisation du Tofa dans le débat politique menace l’intégrité de cette tradition et détourne son essence spirituelle au profit d’ambitions personnelles.
Il estime que ce mélange des genres constitue une forme de manipulation des populations et compromet la séparation entre spiritualité et gouvernance.
Talon reste ferme sur la Constitution
Pour sa part, Patrice Talon a réaffirmé en février 2024 qu’il n’envisageait pas de briguer un troisième mandat.
Ce faisant, il confirmait sa volonté de respecter la Constitution du Bénin.
« Aucun vivant au Bénin ne peut faire plus de deux mandats en qualité de président de la République. Tant que cette phrase demeure dans la Constitution, il n’y a aucune raison qu’on me soupçonne de vouloir faire comme tout le monde, comme ça se passe ailleurs. »
Comments