Burkina: Ibrahim Traoré franchit un pas de plus vers un régime répressif
- Towanou Johannes
- Mar 26
- 2 min read

Depuis son arrivée au pouvoir en octobre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a progressivement verrouillé l’espace politique et médiatique au Burkina Faso. Ce qui avait commencé comme une promesse de restauration de la souveraineté nationale s’est transformé en un régime autoritaire où la répression s’intensifie. Dissolution d’organisations de journalistes, arrestations arbitraires, surveillance généralisée : chaque nouvelle décision marque un pas de plus vers une dictature militaire où toute contestation devient un crime.
Une offensive contre les voix critiques
La récente dissolution de l’Association des journalistes du Burkina (AJB) en mars 2025 illustre cette volonté d’étouffer toute critique du régime.
Officiellement, le gouvernement justifie cette interdiction par une non-conformité administrative à une loi de 2015.
En réalité, cette mesure survient après que l’AJB a dénoncé une répression inédite contre la presse burkinabè, évoquant notamment l’enlèvement de plusieurs journalistes depuis le début de l’année.
Le président et le vice-président de l’AJB, Guézouma Sanogo et Boukari Ouoba, ont été arrêtés par des agents des services de renseignement, avant d’être portés disparus.
Un message clair adressé aux médias indépendants : toute tentative de dénoncer les abus du pouvoir sera brutalement réprimée.
Un climat de peur et de censure totale
Les médias privés sont sous pression. Ceux qui osent encore critiquer les autorités subissent des fermetures forcées ou des intimidations.
Le Centre national de presse Norbert Zongo, symbole de la liberté d’expression au Burkina, a été contraint de fermer ses portes le 25 mars 2025, un événement sans précédent dans l’histoire du pays.
La télévision et la radio publiques, autrefois pluralistes, sont désormais transformées en outils de propagande d’État, ne relayant que les messages du gouvernement.
Les journalistes qui refusent de se plier à cette ligne sont soit réduits au silence, soit contraints à l’exil.
Les réseaux sociaux, autrefois espaces de liberté, sont également sous surveillance.
Des internautes critiques ont été arrêtés après avoir publié des messages jugés subversifs.
Un climat de méfiance s’installe, où chacun craint d’être surveillé, dénoncé ou ciblé pour ses opinions.
Une gouvernance par la peur et la répression
Au-delà de la presse, les voix dissidentes au sein même du pouvoir sont traquées.
Des officiers de l’armée suspectés de divergence avec la ligne du capitaine Traoré ont été écartés ou emprisonnés sous prétexte de complot.
La paranoïa sécuritaire s’étend à tous les secteurs, alimentant un climat de suspicion généralisée.
L'opposition politique, déjà fragilisée, est réduite au silence. Les partis d’opposition peinent à exister face à une junte qui ne tolère aucun contre-pouvoir.
Les arrestations et les disparitions se multiplient, rendant toute contestation impossible.
Le Burkina Faso à la croisée des chemins
En moins de trois ans, Ibrahim Traoré a métamorphosé le Burkina Faso en un État où la loi du silence s’impose.
La promesse d’un renouveau démocratique a laissé place à un régime autoritaire où les libertés fondamentales sont méthodiquement supprimées.
Face à cette escalade répressive, une question demeure : jusqu’où ira cette dérive autoritaire ?
Si rien n'est fait , le Burkina Faso risque de s’enfoncer durablement dans une dictature militaire où toute voix discordante sera éliminée.
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