Clash Didi B, Himra et Suspect 95 : Gohou Michel s'en mêle
- Towanou Johannes
- 3 days ago
- 3 min read

Depuis plusieurs semaines, la scène rap ivoirienne est en effervescence.
Didi B, Himra et Suspect 95 se livrent une guerre musicale sans précédent, rythmée par des “diss tracks” et des échanges tranchants.
Ce qui n’était au départ qu’un défi artistique est devenu un phénomène viral.

Didi B aurait ouvert le feu avec un morceau provocateur visant Himra.
Ce dernier a riposté quelques heures après, tandis que Suspect 95, longtemps silencieux, a fini par s’impliquer dans la mêlée.
Depuis, les fans se divisent, les vidéos circulent en masse, et chaque mot devient une arme.
Plus qu’un simple clash
Derrière les punchlines et les provocations, c’est une lutte de pouvoir qui s’exprime.
Les trois figures du rap ivoirien se disputent symboliquement le trône du “roi du rap ivoire”.
Cette rivalité, qui aurait pu rester une saine compétition artistique, glisse peu à peu vers une confrontation d’ego et d’influence.
De nombreuses voix appellent à la modération, rappelant que la musique doit unir et élever, non diviser.
Trois trajectoires, trois enjeux
Pour Didi B, ce clash est une affirmation de puissance et de leadership. Il veut marquer la scène comme une légende vivante, quitte à provoquer.

Himra, plus jeune mais ambitieux, y voit l’occasion de montrer qu’il n’a peur de personne et qu’il mérite sa place au sommet.

Quant à Suspect 95, son intervention tardive semble stratégique : il se positionne entre le mentor et le rival, prêt à reprendre sa couronne médiatique.
L’appel à la sagesse de Michel Gohou

Face à l’ampleur du phénomène, la voix d’un aîné s’est élevée : celle de Michel Gohou.
L’acteur et humoriste ivoirien, profondément respecté dans le monde culturel, a lancé un vibrant message aux trois rappeurs.
« Il y a des mots qui divertissent… et d’autres qui détruisent.
Le mot “Diss Track” vient du mot “Distraction”.
Et cette distraction-là, mes enfants, ne doit pas devenir votre direction. »
Avec la sagesse d’un père, Gohou a mis en garde contre les dérives d’un art qui se transforme en arme.
« Pendant que vous vous divertissez à vous blesser par des mots,
vous perdez le sens, l’honneur et la noblesse de votre art.
Les mots ont un pouvoir. Ils guérissent ou ils tuent.
Le paradis et l’enfer se trouvent en dessous de la langue. »
S’adressant directement à Didi B, Himra et Suspect 95, il poursuit :
« Vous êtes talentueux, brillants, inspirants.
Mais là où vous deviez nous élever, vous commencez à vous déchirer.
Vos chansons dépassent les rimes. Elles blessent des femmes, humilient des familles.
Et quand l’art devient une arme contre l’homme, il perd toute sa lumière. »
Michel Gohou a ensuite partagé une leçon tirée de sa propre expérience :
« Moi, je plaisante chaque jour avec Digbeu, on se taquine, on s’amuse,
mais jamais nous n’avons oublié le respect.
Parce qu’au-delà des rires, il y a la dignité.
Au-delà des fans, il y a vos familles.
Et au-delà du buzz, il y a votre avenir. »
Son message s’est terminé par un appel solennel à la responsabilité artistique :
« Semez des valeurs. Semez de la fierté. Semez de l’amour.
Parce qu’un artiste, ce n’est pas celui qui fait le plus de bruit,
mais celui qui laisse la paix après son passage. »
Le rôle du public et des réseaux
Les réseaux sociaux ont transformé ce clash en feuilleton national.
Les internautes prennent position, partagent, analysent et attisent la tension.
Mais l’appel de Michel Gohou a marqué un tournant : il a rappelé que l’influence de ces artistes dépasse le cadre du divertissement.
Leurs paroles façonnent une génération. Ce qu’ils écrivent aujourd’hui résonnera demain.
Un tournant pour le rap ivoirien
Ce triple affrontement n’est pas qu’une querelle d’ego. Il interroge l’avenir du rap ivoirien.
Sera-t-il un terrain de division ou un espace d’inspiration ?
Si les artistes choisissent la voie de la sagesse, ils peuvent transformer cette tension en une renaissance artistique.
S’ils s’y perdent, ils risquent de dilapider l’héritage qu’ils ont mis des années à construire.
Conclusion
Didi B attaque, Himra réplique, Suspect 95 s’en mêle.
Mais c’est la parole de Michel Gohou qui, aujourd’hui, résonne le plus fort.
Derrière le vacarme des clashs, il rappelle que la musique est un don, pas un poison.
L’histoire retiendra moins les insultes que les valeurs semées.
Et si les trois rappeurs choisissent la grandeur plutôt que la rancune, alors ce clash ne sera pas une chute, mais un tournant décisif dans la maturité du rap ivoirien.









Comments