Donald Trump s'attaque au paracétamol et déclenche la polémique

Donald Trump / Président des États-Unis © AP

Donald Trump a provoqué un véritable séisme scientifique en appelant les femmes enceintes à éviter le paracétamol, estimant qu’il pourrait être lié à un risque accru d’autisme chez les enfants.

« Il y a certains groupes de personnes qui ne se vaccinent pas et ne prennent aucun médicament, et qui n’ont pas d’autisme… Est-ce correct ? »

Des propos qui ont déclenché une vague de réactions dans la communauté médicale.

Le soutien de Robert F. Kennedy Jr. et la piste du folate

À ses côtés, Robert F. Kennedy Jr., secrétaire américain à la Santé, a renforcé la polémique en évoquant des études menées sur certaines communautés comme les Amish, qui présenteraient, selon lui, des taux d’autisme plus faibles.

Il a par ailleurs avancé qu’« une carence en folate dans le cerveau d’un enfant peut provoquer l’autisme », tout en mettant en avant une « thérapie prometteuse » : le leucovorine (folinate de calcium).

Ce traitement, déjà utilisé dans certains cas de déficit en folate cérébral, améliorerait, selon ses estimations, la communication de près de 60 % des enfants concernés.

Mise en garde officielle mais prudente

Ces déclarations interviennent alors que la Food and Drug Administration (FDA) a récemment annoncé l’ouverture d’un processus pour modifier l’étiquetage du paracétamol, en raison de preuves suggérant une possible association entre son utilisation pendant la grossesse et des troubles du développement neurologique.

Toutefois, l’agence insiste : il n’existe aucune preuve de lien de cause à effet et les études restent contradictoires.

De grandes recherches, notamment en Suède, n’ont pas confirmé ce lien une fois les facteurs familiaux pris en compte.

Attaques contre la vaccination des nourrissons

Donald Trump a aussi affirmé qu’il n’existait « aucune raison » de vacciner les nourrissons contre l’hépatite B.

Des propos remettant en cause une recommandation pourtant largement soutenue par les autorités sanitaires mondiales.

Un discours qui inquiète les experts, alors que le consensus scientifique reste clair : aucun vaccin n’a démontré de lien avec l’autisme.

Inquiétude et appel à la prudence

Les sociétés médicales, dont l’American College of Obstetricians and Gynecologists, appellent les futures mères à la prudence.

Elles rappellent que le paracétamol demeure l’un des rares antidouleurs considérés comme sûrs pendant la grossesse, lorsqu’il est pris aux doses recommandées.

Ne pas traiter certaines douleurs ou fièvres pourrait, selon elles, être plus dangereux que le médicament lui-même.

Une question encore ouverte

Si certaines études suggèrent une corrélation entre paracétamol et troubles du développement, les mécanismes biologiques restent flous et aucun lien direct n’est prouvé.

Quant au leucovorine, les chercheurs soulignent qu’il ne concerne qu’un sous-groupe d’enfants présentant un déficit en folate et qu’il ne s’agit en aucun cas d’un « remède miracle ».

Ces déclarations spectaculaires, à la croisée de la politique et de la santé publique, risquent pourtant d’alimenter la méfiance envers les vaccins et les traitements courants, un défi majeur pour les autorités médicales américaines et mondiales.

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