Face à Donald Trump, Diomaye Faye vend le Sénégal autrement

Donald Trump et Bassirou Diomaye Faye

Dans un geste fort de diplomatie panafricaine, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a été reçu à la Maison Blanche par Donald Trump, président des États-Unis. Cette rencontre, à laquelle ont également participé quatre autres chefs d’État africains, s’inscrit dans une volonté renouvelée de renforcer les liens entre le continent africain et la première puissance mondiale.

Sur sa page Facebook, Diomaye Faye a partagé son enthousiasme :

« Je remercie chaleureusement le Président Donald Trump pour son invitation et son accueil convivial à la Maison Blanche. Nos échanges riches et constructifs ouvrent la voie à un nouveau partenariat solide et ambitieux entre le Sénégal et les États-Unis, bénéfique à nos deux peuples et à l’Afrique. »

Une rencontre historique à fort impact continental

Cette visite officielle ne s’est pas faite en solitaire. Autour de Donald Trump, cinq dirigeants africains ont été conviés.

Étaient de la partie, Brice Clotaire Oligui Nguema (Gabon), Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau), Joseph Boakai (Libéria), Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani (Mauritanie) et Bassirou Diomaye Faye (Sénégal).

Cette configuration confère à l’événement une portée continentale. Elle souligne la volonté américaine, sous Trump, de repositionner l’Afrique comme partenaire stratégique, et le Sénégal comme un acteur-clé de cette dynamique.

Les minerais africains au cœur des convoitises

Si les discussions ont officiellement porté sur la sécurité, les investissements et les relations commerciales, le président Trump n’a pas caché son véritable intérêt : les richesses du sous-sol africain.

Il a qualifié les cinq pays invités de "terres de très grande valeur", soulignant leur potentiel en pétrole, en gaz et en minerais stratégiques comme l’or, le manganèse, l’uranium, ou les terres rares – indispensables à l’industrie électronique et aux technologies vertes.

Le président mauritanien a d’ailleurs vanté la présence de lithium, tandis que Brice Oligui Nguema rappelait que le Gabon était le deuxième producteur mondial de manganèse.

Bassirou Diomaye Faye, quant à lui, a mis en avant la stabilité du Sénégal et son environnement favorable à l’investissement, notamment dans le pétrole et le gaz.

Il a même proposé à Donald Trump d’investir dans la création d’un club de golf sur les côtes sénégalaises.

Le Sénégal en éclaireur diplomatique

Par sa posture, son discours et sa vision, Bassirou Diomaye Faye s’est démarqué.

Figure montante de la politique africaine, il incarne une génération de dirigeants qui prône la souveraineté, la justice sociale et des relations internationales fondées sur l'équité.

Le choix de Trump de le convier personnellement, tout en réunissant d'autres chefs d’État africains, témoigne de l’intérêt grandissant pour le leadership sénégalais.

Cette reconnaissance diplomatique vient confirmer le poids géopolitique croissant de Dakar sur la scène mondiale.

Des perspectives concrètes pour un partenariat d’envergure

Les discussions ont permis d’explorer des axes majeurs de coopération : investissements privés dans les infrastructures, soutien à l’entrepreneuriat, dynamisation du commerce bilatéral, mais aussi renforcement sécuritaire dans les zones sensibles comme le Sahel.

Fait notable : l’administration Trump a proposé que certains de ces pays africains accueillent des migrants expulsés des États-Unis, une question sensible qui s’est glissée parmi les priorités économiques.

En parallèle, la suppression de l’USAID et la promotion des investissements privés plutôt que de l’aide publique marquent une inflexion majeure dans la politique américaine envers l’Afrique.

L’Afrique assume sa voix face aux puissances

Ce mini-sommet s’inscrit dans un contexte de rivalité géopolitique où les États-Unis cherchent à contrer l’influence croissante de la Chine et de la Russie sur le continent.

Pour y parvenir, l’approche transactionnelle de Trump mise sur les ressources africaines et sur des partenariats plus directs, où l’Afrique n’est plus perçue comme simple bénéficiaire, mais comme acteur stratégique.

Il s'agit là d'un rendez-vous clé pour la politique étrangère américaine vis-à-vis de l’Afrique.

Sa réussite dépendra de la capacité des États-Unis à offrir plus qu’un discours opportuniste sur les minerais, en instaurant une coopération durable.

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