Guinée Bissau: le nouvel homme fort du pays déjà connu; révélations
- Towanou Johannes
- 20 hours ago
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La Guinée-Bissau a basculé en quelques heures dans une nouvelle ère avec l’arrestation du président Umaro Sissoco Embaló, renversé le mercredi 26 novembre 2025.
C’est dans un contexte d’affrontements autour du palais présidentiel et de tensions liées à un scrutin explosif que le général Denis Ncanha est apparu publiquement pour annoncer que l’armée « prenait le contrôle du pays jusqu’à nouvel ordre ».
Cette déclaration, qui a suspendu le processus électoral et paralysé toutes les institutions civiles, a confirmé que le centre du pouvoir venait de se déplacer entre les mains d’un groupe d’officiers décidés à interrompre une crise politique jugée ingérable.
Le Général Denis Ncanha, l’officier qui bouscule l’ordre établi
Jusqu’ici inconnu du grand public, Denis NCanha occupait un poste stratégique : chef de la maison militaire de la présidence, chargé de la sécurité du chef de l’État et du palais présidentiel.
Ce rôle, situé au cœur du dispositif sécuritaire d’Embaló, lui a donné un accès privilégié aux équilibres internes, aux failles du système et aux tensions qui secouaient l’appareil d’État.
C’est fort de cette position que son nom s’impose aujourd’hui comme celui du nouvel homme fort.
Il ne traînait ni carrière politique ni exposition médiatique, ce qui renforce la puissance de son apparition : un officier effacé qui surgit au moment décisif pour parler au nom des putschistes.
Un renversement qui ouvre une nouvelle ère d’incertitudes
Le coup d’État survient dans un contexte de défiance totale : trois jours après une élection où Embaló et son principal rival, Fernando Dias da Costa, revendiquaient chacun la victoire alors que les résultats officiels n’avaient pas encore été publiés.
Cette confusion a créé une brèche que les militaires affirment avoir voulu refermer « pour restaurer l’ordre et protéger la souveraineté nationale ».
En quelques heures, les unités engagées ont arrêté le président Embaló dans son bureau, ainsi que le chef d’état-major, son adjoint et le ministre de l’Intérieur, tout en prenant le contrôle des bâtiments stratégiques et des frontières.
Les tirs autour du palais présidentiel et de la Commission électorale ont attesté de la violence de la prise de pouvoir, tandis que le discours de NCanha fixait la nouvelle réalité politique du pays.
Une transition sous pression
Alors que les institutions sont suspendues et que la communauté internationale observe attentivement la situation, de nombreuses questions restent en suspens.
L’armée n’a pas encore annoncé la nature du futur pouvoir, et le projet politique de Denis NCanha demeure opaque : aucune biographie complète n’a circulé, son réseau d’alliances est inconnu et ses ambitions personnelles ne sont pas encore définies.
Va-t-il diriger lui-même la transition ? Un conseil militaire sera-t-il institué ? Une restitution rapide aux civils est-elle envisagée ?
Pour l’heure, aucune réponse officielle n’a été donnée. Ce qui est certain, c’est que sa première prise de parole confirme qu’il détient aujourd’hui l’autorité réelle.









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