Le 22 septembre 2024, une étape clé a été franchie dans la gestion des prisons surpeuplées en République Démocratique du Congo.
Ce jour-là, 1 685 détenus gravement malades ont été libérés de la prison centrale de Makala, à Kinshasa.
Supervisée par le ministre de la Justice, Constant Mutamba, cette opération s’inscrit dans un programme national de désengorgement des établissements pénitentiaires, dont les conditions de surpopulation atteignent un point critique.
Makala, conçue pour accueillir 1 500 détenus, en compte aujourd'hui près de 15 000, ce qui aggrave une crise sanitaire déjà préoccupante.
Cette libération massive concerne principalement des détenus souffrant de maladies chroniques, dont l’état s’est fortement détérioré faute de soins médicaux adéquats.
Les autorités ont mis en place des mesures pour garantir une prise en charge immédiate des cas les plus graves, démontrant une volonté de transformer la gestion des prisons.
L’opération a été facilitée par l’État, avec l'appui de Transco, qui a mis à disposition des bus pour assurer un transfert sécurisé des détenus.
Désengorgement au-delà de Kinshasa
La démarche ne s’est pas limitée à la capitale. Des initiatives similaires ont eu lieu dans d'autres régions du pays, notamment à Kisangani et Mbuji-Mayi, où un nombre significatif de prisonniers malades ont également été libérés.
Ces actions s'inscrivent dans un plan global de réhabilitation des conditions carcérales, promu par le ministère de la Justice.
Surpopulation : un fléau persistant
Makala, au cœur des préoccupations, a récemment été le théâtre d'une tragédie qui a coûté la vie à près de 150 détenus, lors d'une tentative d’évasion.
Cet incident a mis en lumière la situation critique des prisons congolaises, où la surpopulation crée des conditions de vie inhumaines et exacerbe les tensions.
En réponse, Constant Mutamba a ordonné une série de réformes, y compris la désinfection des infrastructures et un meilleur approvisionnement en médicaments.
De plus, il a temporairement suspendu les transferts de nouveaux détenus vers les prisons de Makala et Ndolo, provoquant des tensions avec les magistrats.
Des réformes en profondeur nécessaires
Malgré ces libérations, de nombreux observateurs restent sceptiques quant à la viabilité à long terme de ces mesures.
La surpopulation carcérale est un problème structurel, et les libérations, bien qu’indispensables, n’offrent qu’un répit temporaire.
Le flux constant de nouveaux détenus vient rapidement annuler les effets bénéfiques des libérations.
Pour s'attaquer aux racines du problème, le ministre Mutamba a mis en place une commission nationale chargée d’enquêter sur les pratiques abusives au sein du système pénitentiaire et judiciaire.
Le but est de réformer en profondeur le processus d’incarcération et de désengorger durablement les prisons.
Vers une réforme durable du système pénitentiaire
Lors d'une réunion du Conseil des ministres, le 13 septembre 2024, un état des lieux des prisons de RDC a révélé que la plupart des établissements nécessitent une réhabilitation urgente.
Le rapport recommande également la construction de nouvelles infrastructures pour enrayer la surpopulation endémique, qui affecte gravement la sécurité et la santé des détenus.
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