Niger/Cedeao: le Général Tiani accueille John Dramani Mahama à Niamey

John Dramani Mahama et le Général Abdourahamane Tiani

Ce dimanche 9 mars 2025, le Président de la République du Ghana, Son Excellence John Dramani MAHAMA, a atterri à Niamey pour une visite de travail et d’amitié. Accueilli en grande pompe par le Président de Transition, le Général de Brigade Abdourahamane TIANI, cette rencontre marque une étape clé dans les relations bilatérales entre les deux pays, mais aussi dans le dialogue régional en Afrique de l’Ouest.

Un accueil empreint de solennité et de fraternité

Dès son arrivée à l’aéroport international Diori Hamani, le Président ghanéen a été accueilli avec les honneurs par son homologue nigérien.

Ceci, en présence du Premier Ministre, des membres du gouvernement, du corps diplomatique et consulaire, ainsi que des autorités traditionnelles et religieuses.

La communauté ghanéenne résidant au Niger était également présente pour témoigner de l’attachement entre les deux peuples.

Ce protocole de haut niveau témoigne de l’importance accordée à cette visite, qui s’inscrit dans un contexte où les dynamiques régionales sont en pleine mutation, notamment avec la Confédération des États du Sahel (AES) et les relations entre ces pays et la CEDEAO.

Au cœur des discussions : coopération, sécurité et diplomatie régionale

Les échanges entre John Dramani MAHAMA et Abdourahamane TIANI devraient porter sur des enjeux majeurs touchant à la fois la coopération bilatérale et les défis régionaux.

La question sécuritaire pourrait occuper une place centrale dans les discussions, le Niger étant un acteur clé dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Le Président Mahama pourrait réaffirmer l’engagement du Ghana à collaborer avec le Niger et les autres pays de la région pour renforcer la stabilité et la sécurité, notamment à travers des mécanismes de coopération militaire et de partage de renseignements.

Sur le plan économique, les discussions devraient explorer les opportunités d’investissement et de développement des infrastructures, notamment dans les secteurs de l’énergie et du commerce transfrontalier.

La coopération agricole pourrait également être évoquée, avec la possibilité pour le Ghana d’apporter son expertise au Niger dans ce domaine stratégique.

Enfin, la dimension diplomatique de cette rencontre ne devrait pas être en reste.

En tant que figure influente en Afrique de l’Ouest, John Dramani MAHAMA pourrait chercher à instaurer un dialogue entre la CEDEAO et les pays de l’AES, afin de trouver des solutions aux tensions actuelles.

Un rapprochement pragmatique, basé sur le respect mutuel et la volonté de préserver l’unité régionale, pourrait être au cœur des échanges.

Vers une nouvelle dynamique entre l’AES et la CEDEAO ?

La visite de John Dramani MAHAMA au Niger intervient dans un contexte particulier, marqué par la reconfiguration des alliances en Afrique de l’Ouest, notamment avec le départ du Niger, du Mali et du Burkina Faso de la CEDEAO et la création de l’AES.

Lors de son déplacement au Mali la veille, le Président ghanéen a souligné l’importance de rétablir un climat de confiance entre l’AES et la CEDEAO, insistant sur la nécessité d’un dialogue fondé sur le respect mutuel.

John Dramani Mahama et le Président de Transition du Mali, Assimi Goïta

Il a reconnu que des incompréhensions et un manque de confiance avaient émergé entre les dirigeants des deux blocs, mais a réaffirmé son engagement à favoriser un rapprochement.

"Le manque de confiance doit être corrigé afin qu’un respect mutuel puisse exister entre les leaders de chacun de ces regroupements au sein de la sous-région. Nous devons œuvrer à instaurer des relations dignes de ce nom entre l’AES, la Confédération des États du Sahel, qui est une réalité irrévocable, et la CEDEAO. Comme toujours, nous sommes entre nous, nous sommes frères et nous sommes appelés à vivre ensemble."

Le Président Mahama a également exprimé la volonté du Ghana de poursuivre son appui à la Confédération des États du Sahel et de travailler activement à renforcer les liens entre les deux entités.

Il a insisté sur l’importance de ne pas rompre totalement le dialogue et d’éviter une fragmentation de la région qui nuirait aux intérêts de tous.

Pour le Niger, cette visite pourrait représenter une opportunité de clarifier ses positions et d’explorer des pistes de coopération avec les pays membres de la CEDEAO qui restent ouverts à une collaboration avec l’AES.

John Dramani Mahama et Abdourahamane Tiani

Le Président Abdourahamane TIANI pourrait ainsi saisir cette occasion pour exprimer sa vision d’une Afrique de l’Ouest où les États peuvent coopérer sans ingérence extérieure, tout en respectant les nouvelles réalités géopolitiques.

Le défi majeur reste de trouver un terrain d’entente entre des pays qui, malgré des divergences politiques, partagent des liens historiques, culturels et économiques profonds.

Une visite aux enjeux majeurs pour l’Afrique de l’Ouest

Au-delà des relations bilatérales, cette visite du Président ghanéen s’inscrit dans une mission plus large en tant qu’émissaire de la CEDEAO dans les trois pays de l’AES.

John Dramani MAHAMA, connu pour son approche sage et consensuelle, semble incarner un pont entre les deux blocs.

Son engagement à maintenir le dialogue, malgré les tensions, reflète une volonté de préserver une coopération régionale essentielle pour la stabilité et le développement de l’Afrique de l’Ouest.

Ni la CEDEAO, dont l’expérience et la maturité se sont renforcées sur des décennies, ni l’AES, qui vient de naître et doit encore s’installer et faire ses preuves, ne peuvent gagner dans la division.

Ceci, surtout face aux difficultés des populations de l’AES, notamment la menace djihadiste qui opère et frappe trop souvent les forces de défense et de sécurité ainsi que les civils.

Sa démarche s’inscrit dans une dynamique de conciliation, où la CEDEAO et l’AES ont intérêt à rechercher des solutions pragmatiques pour garantir la sécurité et la prospérité de la région.

En multipliant les échanges avec les dirigeants de la Confédération des États du Sahel, Mahama tente de construire un cadre de discussions apaisées, où chaque partie peut exprimer ses attentes et ses préoccupations.

Dans un contexte où les relations entre l’AES et la CEDEAO sont scrutées de près, cette visite pourrait ainsi constituer un tournant.

Elle pourrait ouvrir la voie à des négociations futures et permettre d’identifier des mécanismes de coopération adaptés aux nouvelles réalités politiques et institutionnelles de la région.

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