Niger: les commissions tranchent sur la transition et l'avenir de Tiani

Abdourahamane Tiani / Président de Transition, saluant à l'ouverture des Assises Nationales

Les propositions issues des Assises Nationales du Niger continuent d'alimenter les débats.

Un document relayé par plusieurs sources évoque une transition pouvant durer entre 5 et 10 ans, avec la possibilité de renouvellement selon les secteurs concernés.

Si ces recommandations sont adoptées, elles marqueraient une étape décisive dans la réorganisation politique et institutionnelle du pays.

Les sous-commissions ont suggéré les durées suivantes pour chaque domaine :

Paix, Sécurité, Cohésion Sociale et Réconciliation Nationale : plus de 3 ans

Refondation Politique et Institutionnelle : 5 ans renouvelable

Économie et Développement Durable : 5 ans renouvelable

Géopolitique et Environnement International : 5 à 10 ans

Justice et Droits de l’Homme : 5 ans

Si ces délais sont validés, le Niger entrerait dans l'une des transitions les plus longues de la région, soulevant des interrogations sur les implications politiques d’un tel choix.

L’éligibilité du Général Tiani en question

Outre la durée de la transition, une autre question cruciale se pose : le Général Abdourahmane Tiani pourra-t-il se présenter aux futures élections ?

Certaines sources indiquent que cette possibilité serait envisagée, ouvrant ainsi la voie à une éventuelle continuité du pouvoir sous une nouvelle forme institutionnelle.

Nathalie Yamb / Militante Panafricaniste

Une réaction notable à ce sujet est celle de Nathalie Yamb, militante panafricaniste et figure influente dans les débats politiques africains.

Elle a exprimé son enthousiasme sur les réseaux sociaux :

"On remet les compteurs à zéro: 5 ans, renouvable, puis élection où le général Tiani peut être candidat. Bravo pour les travaux, mes gens! 🇳🇪🫶🏽 La Chevalière de Niamey !"

Ce message souligne un soutien à la trajectoire engagée par la transition nigérienne et traduit l’adhésion d’une partie de l’opinion à cette refondation politique en cours.

Une transition longue : nécessité ou manœuvre politique ?

L’idée d’une transition prolongée divise l’opinion et alimente plusieurs analyses.

D’un côté, certains estiment qu’un processus de longue durée est une nécessité stratégique.

Face aux défis sécuritaires, économiques et institutionnels, une refonte en profondeur du système politique demande du temps.

Une transition précipitée risquerait de fragiliser les réformes et d’exposer le pays à de nouvelles instabilités.

D’un autre côté, certains observateurs voient dans cette proposition une manœuvre politique visant à pérenniser le pouvoir actuel sous couvert de réformes.

L’histoire récente a montré que dans plusieurs pays en transition, l’extension de la période de transition a souvent servi à repousser le retour à un régime civil.

L’absence de garanties claires sur la limitation du processus nourrit donc les interrogations sur une potentielle continuité du pouvoir militaire.

Un débat aux répercussions majeures

Les décisions prises sur la durée de la transition et les conditions d’éligibilité aux prochaines élections auront des conséquences déterminantes pour l’avenir du Niger.

Sur le plan interne, elles façonneront la stabilité du pays et la confiance des citoyens envers le processus en cours.

À l’international, elles joueront un rôle clé dans l’image du Niger et ses relations diplomatiques dans un contexte marqué par un repositionnement stratégique.

Pour l’instant, ces propositions restent des recommandations issues des Assises Nationales.

Leur validation dépendra des choix politiques qui seront faits dans les semaines à venir.

Une chose est sûre : les orientations adoptées détermineront le futur du Niger pour la prochaine décennie.

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