La sulfureuse affaire dite Tabac Gate connaît un nouveau rebondissement majeur au Niger.
Ce mardi 23 septembre, quatre personnalités de premier plan ont été placées sous mandat de dépôt à la prison civile de Niamey.
De quoi relancer une enquête qui avait pourtant été classée quelques mois plus tôt.
Des officiers de haut rang rattrapés par la justice
Parmi les personnes écrouées figurent l’ancien directeur général des Douanes et membre du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le colonel Abou Oubandawaki.
A ses côtés, le colonel Adamou Zaroumèye, autre ancien patron des Douanes (DGD).
Est également écroué, le colonel des douanes à la retraite Maman Labo Souley et l’homme d’affaires Oumarou Niandou, dirigeant de Niger Briques.
Un dossier explosif rouvert
Cette vague d’arrestations intervient après la réouverture du dossier Tabac Gate, qui avait défrayé la chronique avant d’être classé sous l’ancienne direction du parquet.
Le remplacement récent du procureur général près la Cour d’État a ravivé le feuilleton judiciaire.
De quoi ouvrir la voie à une nouvelle instruction qui s’annonce particulièrement scrutée.
Une affaire à forte portée politique
Au-delà des soupçons de trafic et d’irrégularités liés à l’importation de tabac, ce scandale soulève de nombreuses interrogations sur les réseaux d’influence au sein des douanes nigériennes et du CNSP.
L’implication d’officiers encore en fonction, dont un membre de la junte au pouvoir, confère à ce dossier une dimension hautement sensible, tant sur le plan politique qu’institutionnel.
Dans un contexte où la transition militaire cherche à rassurer sur sa volonté de moralisation de la vie publique, la population nigérienne suit de près l’évolution de cette affaire.
L’issue de l’instruction pourrait devenir un test de crédibilité pour les autorités de transition, soucieuses de montrer que la lutte contre la corruption ne connaît aucun passe-droit.
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