Togo : à Moscou, Faure Gnassingbé prend un virage discret
- Towanou Johannes
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Le président du conseil des ministres togolais Faure Gnassingbé a effectué, ce 18 novembre 2025, une visite officielle en Russie. Au cœur de ce déplacement, la coopération sécuritaire, dossier devenu prioritaire pour Lomé face aux défis régionaux.
Un déplacement stratégique
L’entretien entre Faure Gnassingbé et Vladimir Poutine a été conduit en tête-à-tête, dans un format resserré qui traduit l’importance politique accordée par les deux capitales à cette rencontre.
Selon le chef de l’État togolais, les échanges ont été « francs, respectueux et très constructifs », signe d’une volonté affichée de consolider un partenariat déjà ancien mais désormais appelé à se réorienter vers des domaines plus sensibles.
Prochaine ouverture d'ambassades

Faure Gnassingbé et Vladimir Poutine ont confirmé leur volonté d’aller vers l’ouverture réciproque d’ambassades entre le Togo et la Russie.
Selon le communiqué officiel de la Présidence du Conseil togolais, le chef du Kremlin a insisté sur « l’ouverture prochaine des ambassades » comme étape essentielle pour donner une base institutionnelle durable à la coopération bilatérale.
Côté togolais, Faure Gnassingbé a indiqué que cette évolution marquera « une nouvelle phase de présence de l’État », montrant que Lomé s’engage à établir une représentation diplomatique permanente à Moscou.
Plusieurs sources concordantes, dont des médias togolais et internationaux, précisent que ces ouvertures sont envisagées dès 2026, tandis que Moscou a déjà annoncé la reprise des activités de son ambassade au Togo.
Ce positionnement commun entérine l’idée que la relation prendra désormais la forme d’un partenariat structuré, soutenu par des missions diplomatiques actives dans les deux capitales.
Un partenariat assumé
Dans sa déclaration publiée sur Facebook, Faure Gnassingbé a insisté sur la solidité d’une relation « bâtie sur la confiance, la souveraineté et le partenariat mutuellement bénéfique ».
Un message qui résonne dans un contexte africain où les capitales cherchent à diversifier leurs soutiens face à la montée de l’insécurité et aux recompositions diplomatiques.
Le président togolais souligne la volonté commune « d’ouvrir de nouvelles voies pour une coopération équilibrée et orientée vers les résultats ».
Une manière de rappeler que Lomé souhaite des partenariats pragmatiques, loin des alliances imposées ou de dépendances asymétriques.
Une coopération sécuritaire au centre du jeu
Sans entrer dans les détails, le communiqué laisse apparaître une priorité claire : la sécurité.
Pour un pays comme le Togo, touché depuis plusieurs années par l’extension des menaces terroristes venues du nord, le renforcement de la capacité nationale est devenu un impératif.
Cette visite intervient aussi dans un moment où Moscou intensifie ses liens militaires et stratégiques avec plusieurs États africains.
Le Togo, discret mais constant, s’inscrit ainsi dans une dynamique où les partenariats se redéfinissent au rythme des urgences sécuritaires.
Entre diplomatie et affirmation de souveraineté
Au-delà des aspects techniques, le déplacement exprime une posture : celle d’un Togo qui souhaite apparaître comme un acteur souverain, capable de sélectionner ses partenaires selon ses intérêts propres.
L’accent mis par Faure Gnassingbé sur « l’équilibre » et « les résultats » traduit cette volonté de se positionner sur une ligne pragmatique, loin des pressions traditionnelles, tout en cherchant des solutions concrètes aux défis intérieurs.









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