Le Burkina Faso a de nouveau été frappé par la violence terroriste. Le camp militaire de Gomboro, situé près de Ouahigouya dans le nord du pays, a subi deux assauts successifs au mois de septembre. D’après les informations recueillies, au moins 34 soldats ont perdu la vie et 21 autres ont été blessés, tandis qu’un militaire reste porté disparu. L’annonce de ce drame n’a été faite que ce vendredi 3 octobre, révélant l’ampleur du choc et du deuil qui touchent encore les forces armées burkinabè. Parmi les victimes, figure le chef du service “Droit de l’homme” de la gendarmerie nationale, une perte particulièrement symbolique pour l’institution.
Deux offensives coordonnées et d’une violence inédite
La première attaque a eu lieu le 12 septembre, suivie d’une seconde le 25 septembre, bien plus meurtrière.
Cette dernière a duré plus de deux heures, sans que le détachement de Gomboro ne reçoive le moindre renfort.
Les assaillants ont utilisé des drones kamikazes pour pilonner la cour du camp avant d’engager le combat terrestre, une tactique désormais fréquente dans les attaques djihadistes menées dans la région du Sahel.
Privés de soutien aérien et logistique, les soldats ont combattu avec acharnement face à un ennemi numériquement supérieur et mieux équipé.
Une fuite désespérée et un courage exemplaire
Certains militaires rescapés ont réussi à s’extraire du champ de bataille, parcourant des dizaines de kilomètres à pied avant d’être localisés.
Une quarantaine d’entre eux ont finalement été retrouvés à Tougan, dans la province du Sourou, dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre.
Épuisés mais vivants, ils ont été accueillis par le chef de corps le lendemain, dans une atmosphère de profonde émotion.
Leurs témoignages pourraient éclairer les circonstances exactes de cette double attaque, dont les détails demeurent encore flous.
Un signal d’alarme ignoré ?
Le camp de Gomboro n’était pas un simple poste avancé. Il constituait l’un des plus importants points de défense de la région de Ouahigouya, zone hautement stratégique proche de la frontière malienne.
Selon plusieurs sources locales, la population aurait alerté les autorités militaires sur des regroupements suspects d’individus avant les attaques.
Ces signaux, restés sans réponse, soulèvent aujourd’hui des interrogations sur les failles du dispositif sécuritaire et la coordination des forces sur le terrain.
Une série noire pour les forces burkinabè
Ces attaques s’inscrivent dans une vague de violences persistantes qui ensanglante le Burkina Faso depuis plusieurs mois.
Au cours de la même période, 56 personnes – soldats et Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) – ont été tuées à Thiou, localité située à quelques kilomètres du Mali.
Le pays, sous régime de transition dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, continue de faire face à une pression extrême des groupes armés terroristes.
Ceci, malgré les opérations de reconquête menées par l’armée nationale.
Un deuil national qui s’étend
Alors que le silence officiel persiste, la population burkinabè reste meurtrie.
Dans plusieurs villes du Nord, les habitants ont organisé des prières collectives en hommage aux soldats tombés.
Ces attaques rappellent avec brutalité le prix humain que paie le pays dans sa lutte acharnée contre le terrorisme, une guerre qui continue de faire vaciller la stabilité du Sahel.
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