Capitaine Ibrahim Traoré / Président de Transition
Au lendemain de l'annonce par le Ministre de la sécurité d'une tentative déjouée de Coup d'État, c'est un coup dur qui intervient.
Le Burkina Faso a une fois de plus été secoué par une attaque d’une rare intensité menée par des terroristes du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda.
C’est le poste militaire de Lanfièla, localité située près de Dédougou dans la région de la Boucle du Mouhoun, qui a été ciblé ce mardi.
Un poste stratégique réduit en cendres
Les assaillants ont lancé un assaut coordonné sur le site, infligeant de lourdes pertes matérielles.
Selon les premières informations, d’importants stocks d’armement ont été détruits par les flammes.
Les terroristes ont mis le feu à 13 engins militaires et emporté un arsenal préoccupant : 12 lance-roquettes RPG, trois caisses de munitions, et cinq véhicules tactiques.
L'attaque a été revendiquée par le JNIM, une organisation désignée comme terroriste par l’Union africaine, l’ONU et plusieurs États, dont les États-Unis et la France.
Le groupe multiplie les offensives depuis le début de l’année, profitant des zones à faible densité de surveillance militaire pour frapper fort et marquer les esprits.
Une guerre asymétrique qui se poursuit
Aucune source officielle n’a encore communiqué de bilan humain, mais les dégâts matériels confirment une percée significative des djihadistes dans cette zone.
Cet assaut rappelle la vulnérabilité des positions militaires burkinabè, même en pleine mobilisation de l’effort de guerre.
L’attaque intervient dans un contexte marqué par des révélations récentes sur un complot interne visant à renverser le pouvoir de transition, mettant en lumière les menaces multiples auxquelles fait face le pays : menaces militaires, terroristes, mais aussi politiques.
Vers un tournant stratégique ?
Cette offensive pourrait pousser le régime de transition à revoir sa stratégie de sécurisation du territoire.
Alors que le gouvernement mise sur les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) pour pallier le manque de troupes, le JNIM semble désormais cibler délibérément les stocks militaires et équipements lourds, dans une logique de guerre d’usure.
Le silence des autorités sur les pertes humaines inquiète également une population déjà éreintée par les années de violences et d’instabilité.
Face à cette guerre sans visage et à ces ennemis mouvants, la résilience du peuple burkinabè reste la dernière ligne de front. Mais jusqu’à quand ?
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