Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo dénonce un "braquage électoral" et...
- Towanou Johannes
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Dans une interview exclusive accordée à Alain Foka le mercredi 22 octobre 2025, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a annoncé sa prochaine démission de la tête du PPA-CI et, par extension, son retrait de la vie politique active. À deux jours de la présidentielle du 25 octobre, il dénonce un scrutin “truqué” et exprime son soutien aux manifestants qui rejettent le processus électoral.
Un retrait progressif de la scène politique
Face au journaliste Alain Foka, Laurent Gbagbo a confirmé qu’il ne briguerait plus la direction de son parti, le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI).
« J’ai déjà fixé la date du congrès. Après, je démissionnerai. Je ne serai plus candidat à la direction du parti », a-t-il déclaré, évoquant un besoin de se consacrer désormais à sa vie personnelle et familiale.
Âgé de 81 ans, l’ancien chef d’État amorce ainsi une transition politique marquant la fin d’une époque dans la vie de la gauche ivoirienne.
Un regard sévère sur la présidentielle du 25 octobre
Laurent Gbagbo n’a pas mâché ses mots concernant l’élection présidentielle à venir. Il a qualifié le scrutin de “braquage électoral”, estimant que les conditions d’un vote libre et transparent ne sont pas réunies.
« Ceux qui descendent dans la rue pour protester contre cette manière d’envisager des élections, je les soutiens », a-t-il lancé, apportant ainsi un soutien explicite aux manifestants qui contestent le processus électoral.
Don Mélo désavoué par Gbagbo
Interrogé sur la désignation du candidat du PPA-CI, Gbagbo a tenu à clarifier sa position vis-à-vis de Don Mélo, dont la candidature n’aurait pas été débattue collectivement.
« Don Mélo n’a jamais soumis son idée d’être candidat à débat au sein du parti. C’est venu de lui tout seul ou de certains de ses amis », a-t-il regretté, soulignant un désaccord interne au sein de la formation politique.
L’enfantillage diplomatique” de la Côte d’Ivoire face au Sahel
Évoquant les tensions entre la Côte d’Ivoire et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), l’ancien président a qualifié la situation de “ridicule”, fustigeant la politique étrangère actuelle d’“enfantillage”.
Une critique qui s’inscrit dans la lignée du ton franc et tranché qui a toujours caractérisé l’homme.
Par cette sortie médiatique rare, Laurent Gbagbo tourne une page personnelle et politique, tout en laissant une empreinte durable sur la vie publique ivoirienne. S’il se retire, c’est sans renoncer à son franc-parler ni à son engagement pour une Côte d’Ivoire plus juste et plus souveraine.