Urgent/Bénin : le ministre Candide Azanai dépose en prison avec...
- Towanou Johannes
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Candide Azannaï, président du parti Restaurer l’Espoir (RE) et ancien ministre délégué chargé de la Défense nationale, a été placé en détention provisoire dans la nuit du vendredi 19 décembre 2025, à l’issue de sa présentation devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Dans le même dossier lié au coup d’État déjoué, au moins cinq militaires ont également été déposés en prison.
Une longue journée judiciaire à la CRIET
L’opposant s’est présenté au parquet spécial de la CRIET aux environs de midi, ce vendredi 19 décembre.
Il a d’abord été reçu par le procureur spécial avant de comparaître devant les juges de la commission d’instruction.
Son audition, entamée en début d’après-midi, s’est poursuivie jusque tard dans la nuit, traduisant la complexité et la sensibilité du dossier.
Une apparition très observée devant le juge des libertés
À 21 h 38, Candide Azannaï a été aperçu entrant dans la salle d’audience pour comparaître devant le juge des libertés et de la détention (JLD).
Vêtu d’un costume-cravate, il a brièvement salué les journalistes d’un geste de la main.
Selon les témoins présents, l’ancien ministre n’était pas menotté, un détail qui n’a pas échappé aux observateurs.
Mandat de dépôt pour Azannaï et cinq militaires
C’est au terme de cette dernière étape que la décision est tombée. Candide Azannaï a été placé sous mandat de dépôt, tout comme au moins cinq militaires entendus dans la même affaire.
Les chefs d’accusation évoqués à ce stade sont notamment « non-dénonciation de crimes » et « complot contre la sûreté de l’État ».
Une femme mise en cause dans le dossier a, quant à elle, été placée sous contrôle judiciaire. L’affaire est désormais renvoyée en instruction.
Retour sur son interpellation à Cotonou
Candide Azannaï avait été interpellé le vendredi 12 décembre 2025, devant le siège de son parti politique à Cotonou.
Selon des témoins, des hommes en civil, appuyés par des agents de la Police républicaine, l’attendaient à proximité.
À son arrivée, il leur aurait demandé de le suivre sans opposer de résistance. Peu après, un véhicule 4x4 transportant des agents armés est venu renforcer le dispositif, avant que le convoi ne prenne la direction des locaux de la Police judiciaire à Akpakpa, dans les anciens bâtiments de la Brigade économique et financière.
De la garde à vue à la détention provisoire
Après plusieurs heures d’audition à la Police judiciaire, l’ancien ministre avait été placé en garde à vue dans la nuit du samedi 13 décembre 2025, peu avant 00h30.
Cette phase d’enquête a précédé sa présentation devant la CRIET, une semaine plus tard, conclue par son placement en détention.
Une manifestation interdite à la veille du putsch
À la veille du coup d’État déjoué, Candide Azannaï prévoyait d’organiser une manifestation de sensibilisation à Sèmè-Podji, une initiative interdite par la Police républicaine.
Cette décision avait été vivement dénoncée par l’opposant et certains de ses partisans, dont Sabi Sira Korogoné, aujourd’hui visé par un mandat d’arrêt international, au même titre que l’activiste Stellio Gilles Robert Capo-Chichi, alias Kemi Seba.
Une condamnation publique du coup de force
Au lendemain de l’échec du putsch, Candide Azannaï, qui se présente comme le président de la résistance nationale, avait pourtant condamné fermement toute tentative de prise du pouvoir par la force, appelant au respect de l’ordre républicain.
Le placement en détention provisoire de Candide Azannaï marque une nouvelle étape dans l’affaire du coup d’État déjoué au Bénin.
Figure politique majeure et ancien responsable de la Défense nationale, son incarcération, aux côtés de plusieurs militaires, confère à ce dossier une dimension politique, sécuritaire et judiciaire exceptionnelle, appelée à peser durablement sur le climat national.









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