Mali : quand le JNIM rentre dans la tête d’Assimi Goïta
- Towanou Johannes
- Oct 15
- 2 min read

Bamako sous tension : un message qui fait réfléchir
Dans une vidéo récemment diffusée, Nabi Diarra, porte-parole du JNIM, a adressé un message direct aux populations et aux acteurs armés locaux, soulignant que toutes les routes menant à Bamako sont désormais des zones de combat. Les civils doivent rebrousser chemin en cas d’affrontements, et tout véhicule circulant dans un convoi militaire est considéré comme une cible légitime. Les véhicules doivent également s’arrêter aux checkpoints djihadistes pour des contrôles systématiques.

Cette communication ne se limite pas à une menace sur les routes : elle agit comme une pression psychologique directe sur le pouvoir central, incarné par le président Assimi Goïta, en signalant que la capitale, cœur du pouvoir, n’échappe pas à l’emprise et à la surveillance du JNIM. Les messages du groupe mettent en évidence une stratégie de contrôle des axes stratégiques et de l’espace public, transformant chaque déplacement en potentiel risque militaire et psychologique.

Mise en garde aux Dozos et milices locales : limiter toute résistance
Le JNIM ne se contente pas de viser les civils. Dans le même message, il avertit les Dozos et autres milices locales que la création de groupes armés autonomes pourrait mettre en danger leurs propres communautés. Nabi Diarra invite ceux qui souhaitent s’opposer au JNIM à rejoindre l’armée régulière, révélant une volonté claire de centraliser la violence et de limiter toute initiative indépendante. Cette stratégie permet au groupe de renforcer son influence sur le terrain tout en restreignant la capacité des communautés locales à s’organiser contre lui.

Une stratégie psychologique à double portée
Cette déclaration illustre la double logique du JNIM : imposer un climat de peur pour dissuader les populations et contrôler les mouvements, tout en exerçant un contrôle social et politique sur les communautés rurales. En encadrant le comportement des Dozos et des milices locales, le groupe cherche à affirmer son autorité et à conditionner les réactions locales, rendant toute opposition plus difficile.
Fragilité de la sécurité et bataille psychologique
Pour les habitants de Bamako et des zones périphériques, ce message souligne la fragilité persistante de la sécurité et la nécessité d’une vigilance constante. Pour les analystes, il révèle la capacité du JNIM à entrer dans la sphère psychologique du pouvoir central, combinant pression militaire et influence sociale pour maintenir sa position malgré les interventions des forces de sécurité.

La communication du JNIM montre que la lutte au Mali ne se joue pas seulement sur le terrain militaire, mais également dans l’espace psychologique, où chaque message peut peser sur les décisions du gouvernement, influencer le comportement des populations et remodeler l’équilibre des forces dans le pays.









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